Touristiquement, rien n'est plus étonnant qu'une visite de la ville du Creusot. Dans un environnement de collines verdoyantes et de lacs, le tissu industriel est toujours dense avec quelque 5000 emplois dans l'acier, les turbines, les bogies ferroviaires et autres machines spéciales. Des activités économiques qui ont toute une histoire et que raconte remarquablement le château de la Verrerie, un beau domaine au vaste parc devenu public après son achat par la ville du Creusot.
Après avoir accueilli la Fonderie royale de canons de marine de Louis XVI, puis la Cristallerie de la Reine, Marie-Antoinette, à la fin du 18e siècle, Le Creusot s'est développé avec l'arrivée – en 1836 - des frères Adolphe et Eugène Schneider qui inaugurèrent une dynastie de maîtres de forges qui dura quatre générations de patrons paternalistes dont les réalisations sociales étaient en avance sur l'époque, mais faisaient aussi que la population ouvrière vivaient dans un mode clos.
Tout cela est raconté par les différentes expositions que l'on trouve dans le château. On y admire la collection de cristaux,
d'une grande beauté et d'une finesse admirable, activité qui disparut car rachetée par la concurrence dans le but d'être éliminée. C'est en images, photos, portraits, qu'est racontée l'histoire de la dynastie Schneider
tandis que la salle des machines présente, outre de merveilleux modèles réduits, la maquette animée d'une usine miniature (ici vidéo http://www.youtube.com/watch?v=TxcKHdPp0JQ ), qui est particulièrement parlante.
Les enfants trouvent aussi une salle d'animations sur le thème du métal, exposition dite Métallomanie,
et qui de façon ludique démontre les propriétés du métal avec des objets usuels, métal qui est aussi la vedette et la matière première du sculpteur Alain Vuillemet dont l'exposition voisine, Métallophonie, associe la musique à l'oeuvre plastique.
Voilà, direz vous, de quoi s'occuper utilement quelques heures. Eh bien c'est pas fini.
On peut passer beaucoup de temps dans l'exposition voisine, salle du Jeu de Paume, à lire les panneaux, à détailler les images
de l'exposition de l'académie François Bourdon : « Le Métal, la Machine et les Hommes », qui mettant en évidence le rôle de premier plan du Creusot, raconte deux siècles d'aventure industrielle, de l'extraction des minerais et de la houille aux techniques d'aujourd'hui, en passant par l'avènement de l'électricité jusqu'aux TGV et records de vitesse sur rail.
Mais ce n'est pas tout, après cette approche didactique, il faut participer à la visite guidée du petit théâtre, créé dans un ancien four conique à cristal, dont le décor fait songer à l'opéra de Versailles, dont le trompe-l’œil de la coupole est étonnant,
et qui permet d'accéder aux souterrains qui desservaient l'ensemble des bâtiments, sur 450 mètres, pour éviter que le personnel ne passe aux abords du château.
Dans les espaces verts, enfin, où l'on se repose le regard, dans les allées du parc-arboretum, comme dans la contemplation du jardin à la française, on profitera des agréments de la nature en pleine ville industrielle.
Il y a encore bien des choses à voir au Creusot, mais ce sera pour une autre promenade dans le sud de la Saône-et-Loire. Ce qui est sûr, c'est que cette « grande petite ville » est aussi l'occasion de réfléchir, voire de méditer, sur bien des thèmes et notamment sur les aspects sociaux et politiques de cette épopée industrielle encore vivante, monument à la gloire du génie humain.
Voir aussi : http://www.dominique-arnaud-le-mexique-revele.com/