Restaurant de Saint-Sernin : une bonne adresse
Il est en Bourgogne des lieux si merveilleux qu'on hésite à en révéler l'existence. Et pourtant, il faut bien quelques visiteurs pour qu'ils vivent.
C'est le cas de la commune de Saint-Sernin-du-Bois, qui se mire dans un bel et vaste étang constituant une réserve d'eau potable. Le centre du bourg, assez commerçant, est remarquable par son ancien prieuré, par son église au clocher pointu, par sa tour carré monumentale du XIVe siècle abritant un petit musée ainsi qu'indiqué précédemment.
Le centre du bourg vu de l'autre rive
L'ensemble est fort bien aménagé, la municipalité veillant, ici, au respect d'un environnement très riche dont témoigne le fleurissement naturel de la pièce d'eau.
Si nous sommes revenus à Saint-Sernin, c'est certes pour flâner sur la rive, mais aussi pour goûter à la cuisine du Restaurant du Château, qui se trouve au pied de l'ancien prieuré, dans une salle à l'impressionnante maçonnerie.
Le restaurant et sa terrasse : envie de beau temps !
La terrasse, située face au lac doit être attirante par temps clément, mais il n'est pas désagréable de se réfugier à l'intérieur, où nous accueillent de délicieuses odeurs de cuisine. Dans les murs centenaires, le décor est sobre, et même moderne, mais de très bon goût. Tandis que son mari est en cuisine, l'accueil par la patronne est charmant. Elle connaît bien le village et en parle volontiers.
C'est toujours intéressant de déjeuner en un lieu auquel la connaissance donne du caractère.
Mais passons à table, tandis que par la fenêtre, on aperçoit des canards sauvages s'ébattre au delà des roseaux. Après une mise en bouche constituée par une soupe de melon au cassis, c'est conforme à l'esprit de la maison, car très bourguignon, tout comme les amuse-gueule de l'apéro, voici les entrées du menu à 23,70 euros dit "du Prieuré". Je ne résiste pas au plaisir de recopier le libellé : gargouillis de jeunes légumes comme une salade en tarte croustillante, confit d'oignons, chorizos et anchois marinés ; mystère de l’œuf en chapelure de brioche, crème forestière et comté râpé. Ces deux entrées sont très fines, et la variété des produits s'harmonise bien, les goûts restant cependant aimablement différenciés. Comme par exemple les allumettes de pommes...
Pour suivre j'apprécie le dos merlu à la crème d'ail, nem d'escargots et feuilles d'ortie frites : le poisson parfaitement cuit est bien mis en valeur, et l'étonnante feuille verte désormais non urticante délicieuse à croquer. Quant à la déclinaison de cochon, poitrine, joue braisée, cromesqui caramélisés au miel et gingembre, mon appétit d'oiseau d'épouse termine toute l'assiette, ce qui peut servir de commentaire élogieux. Gaufrette croustillante et tarte fine au dessert mettent une jolie touche finale à un repas arrosée d'un bon bourgogne, du Givry, car la carte des vins présente essentiellement les appellations de cette origine. Pour un prix raisonnable un repas de vraie cuisine nous donnant envie de revenir pour déguster le menu haut de gamme baptisé « découverte du château ». Tout un programme.
L'église et la tour du XIVe
Pour revenir à l'étang de Saint-Sernin, on peut bien sûr regretter l'absence d'aménagements permettant la baignade ou le canotage : c'est le souci de préserver le milieu naturel qui a prévalu, ce qui n'est pas, bien sûr, une mauvaise chose.
Chez Nadège et Laurent Bouthenet, www.lerestaurantduchateau.frà Saint-Sernin-du-Bois, à quelques kilomètres du Creusot
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