En Bourgogne, le vélo porteur de rêves

Pour moi l'objet

Le plus porteur de rêves

C'est le vélo

Oui faire du vélo sans trêve

Avec juste un sac dans le dos

Et dans les poches plein de projets...

Pour moi l'homme

Le plus porteur de songes

C'est le cyclo

Il part droit devant le bonhomme

Sans aucun souci qui le ronge

Et sans auto

Pour moi le souv'nir

Oui le plus beau auquel j'aspire

C'est la rando

La page qui reste à écrire

Tous les plaisirs de l'avenir

Sac du badaud

Et quant au lieu

C'est la Bourgogne

La Bourgogne le long de l'eau

Terroir à vins mais sans les cognes

Ivresse de boire au ruisseau

Dans la campagne de « Soyeu »

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Le grèbe de la Noue

Étang sans ride de la Noue

Où se mire au petit matin

Un beau grèbe au bec comme proue

Défiant le ciel incertain

Sur un nid de fétus il couve

Vaisseau douillet au fil de l'eau

Plus tard, maternel comme louve

Il prend ses poussins sur son dos

Regardez comme il navigue

Avec ses bébés qui bientôt

Nageront seuls jusqu'à la digue

Et plongeront, point si patauds

Jusqu'au temps prochain des parades

Nautiques rituels amoureux

Ou l'amour n'est jamais en rade

Et le ballet fort langoureux

Étang sans ride de la Noue

J'y salue au petit matin

L'oiseau au bec comme une proue

Si familier du ciel d'Autun

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Mes deux patries, Bourgogne et Mexique

J'ai suivi le cours du ruisseau

Humé les senteurs de la terre

Écouté le chant d'un oiseau

Et randonné des heures entières

Comme les bois m'appartenaient

Je me suis cru dans ma Bourgogne

Mais soudain le ciel traversait

Un grand vautour cherchant charogne

Je n'étais pas plus en Morvan

Que dans les vignobles de Couches

Mais chez les Aztèques vivant

Au beau pays des oiseaux-mouches

Pas de nostalgie cependant

Citoyen de la Terre entière

Deux patries me vont comme un gant

Et je les aime à ma manière !

Photo : La forêt, près de Cuernavaca, on se sentirait presque dans le Morvan

La maison sculptée d'Autun

Une ville nez en l'air

C'est ainsi que se savourent

Bien des beautés d'une autre ère

Comme morceaux de bravoure

Signée par Claude Quarré

La sculpture vit encore

En cet hôtel Arbelet

Qu'un joli talent décore

Quand la Néo-Renaissance

Enrichit les rues d'Autun

C'est un moment de jouissance

Au pays des vieux Romains...

La cascade et les rochers de Brisecou à Autun

Apesanteur à Brisecou

Entre la ville et la montagne

Entre le roc et la claire eau

C'est comme un pays de cocagne

Un paradis pour pastoureaux

J'en aime l'avare cascade

Affluent d'un chantant ruisseau

Courant sous les sombres arcades

Des arbres et des arbrisseaux

Le soir la belle salamandre

Croise le pustuleux crapaud

Et sur le vieux pont sans esclandre

Juliette rejoint Roméo

Tout près la roche d'escalade

Offre son vide aux amateurs

Que de frissons lors des balades

Accomplies en apesanteur !

Plus bas Autun dort en sa plaine

La brume remplit le vallon

Vapeur moutonnant comme laine

Que défrise un courant fripon...

Le sage simplement chemine

Il froisse le feuillage mort

Et c'est dans son chant qu'il devine

Que le temps passe et qu'il est d'or !